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Une histoire de mélanome
19 mai 2010

Chapitre 5 : fin provisoire

Donc hier me voilà partie pour l'hôpital par une belle journée ensoleillée. Calvaire pour trouver une place où garer la voiture. La partie "entrée" de l'hôpital est en travaux et j'ai laissé la voiture bien loin. La marche à pieds ne me pose aucun problème sauf avec des coutures encore fraiches. Aller et retour dans les couloirs pour les papiers nécessaires et j'arrive dans la salle d'attente des consultations : comble.
Lors de ma précédente visite nous étions deux dames à attendre là c'était plutôt la cour des miracles. Des bandages tous plus impressionnants les uns que les autres, un sitcom sur la TV murale qui hurle "Mais tu ne comprends pas que je t'aime", deux messieurs qui font profiter tout le monde de leur conversation... et j'ai oublié mon bouquin. Je tends la main vers une maigre pile de revues et je pioche un clone de Voici ou Gala, il n'y avait plus la couverture. Le bidon d'une soi-disant star, les faux biscotos d'un bellâtre ; rien à faire je n'arrive pas à m'intéresser à ce déballage.
Je repose et tente une nouvelle pioche : Le Figaro magazine de 2007, quelques jours après l'élection du nouveau président de la république...

Plongée dans ces rocambolesques aventures je sens que quelqu'un s'assoit à côté de moi. Et "sentir" n'est pas trop fort. Un homme encore jeune mais qui n'a pas du changer de vêtements depuis des jours, ni se laver et dont le fumet se répand à chaque changement de position. Il écluse sa canette de bière. Je ne peux pas mettre un siège entre nous car ce serait impoli mais j'ai trouvé mon heure et quart d'attente bien longue.

Enfin on appelle mon nom. Je suis l'infirmière. Je m'installe. Elle enlève les pansements et me dit que le docteur va arriver. Une autre infirmière rentre, elle prépare un petit set de nettoyage, désinfecte les cicatrices et coupe un petit bout de fil qui dépasse. Elle repart en me disant que le docteur va arriver et qu'elle va voir si les résultats sont là. Elle réapparait par une autre porte et nous plaisantons sur ces effets théatraux. Enfin le docteur arrive. Pas mon beau chirurgien qui est en vacances, ça je le savais, mais l'interne qui avait assisté à l'opération. Une jeune femme.
Elle me demande comment je vais, si je me fais à la cicatrice. Il n'y a pas de fil à enlever car ils sont tous résorbables. Comme il reste un petit noeud, elle le grattouille et il part tout seul. Les petites croutes vont idsparaître au fur et à mesure et l'hématome se résorber.
Et elle me dit qu'elle a une bonne nouvelle : les résultats montrent que tout a été enlevé. Il faudra être suivie mais pour le moment il n'y a plus de problème.

Je comprends les mots et leur signification mais j'avoue avoir un temps de retard. Je pense qu'inconsciemment je m'étais préparée et blindée pour encaisser une mauvaise nouvelle et du coup j'ai du mal à m'ouvrir.

Elle me propose de me rhabiller et je me sens toute nue sans pansement !

Suivent les consignes. Pas de soleil sur la cicatrice pendant presque un an donc écran total et si possible sur tout le corps également. Pas d'exposition au soleil. Pas de sport avant six semaines (même ma marche rapide) et commencer les massages des cicatrices. Pour la cicatrice de l'aîne il s'agit bien d'une inflammation qui devrait partir en massant.

Elle me demande si j'ai des questions mais j'avoue avoir du mal à raisonner.

Le rendez-vous avec la dermatologue pour le suivi étant déjà défini je lui serre la main et me voilà repartie dans les couloirs.
La voiture, la marche et l'attente assise sans surelever la jambe me rappellent que la convalescence de trois semaines n'est pas superflue. Mes déambulations dans la maison sont négligeables pour entretenir la forme. Bien sûr les jambes en ont profité pour gonfler. Les bas de contention sont toujours dans leur boite ! Je pense que pour le moment le passage sur la cicatrice est trop délicat mais je ne me suis même pas entrainée sur la jambe droite.
Ces bas et l'interdiction du soleil ne sont pas encore acceptés et de savoir que pour le moment on en reste là met en évidence cette contrainte.

Mes pensées s'entrechoquent pendant que je regagne ma voiture. J'appelle mon Papa qui est grandement soulagé par la nouvelle et du coup j'en prends mieux conscience. Très vite j'enchaine sur d'autres sujets car la vie continue.

Prochaînement une dermatologue fera une vidéo de toutes mes taches de rousseur et m'apprendra à les surveiller. Moi qui n'aimais pas me regarder le nombril il va falloir examiner chaque centimètre carré de mon corps régulièrement ! Le narcissisme me guette...

En fait je ne suis pas guérie parce qu'il n'y a pas de guérison, pas de notion de rémission non plus, juste surveiller et traquer la petite tache suspecte.

Je reviendrai par ici pour donner des informations complémentaires.
Si cette petite histoire qui se termine bien peut servir...

Crabe_petit

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Commentaires
D
Quel bonheur pour Toi, et les tiens, car ils sont également touchés... Allez hop, tu repars...
M
je suis très contente pour vous..ouf car le mélanome a beaucoup frappé dans mon entourage.<br /> <br /> Maintenant il FAUT vraiment être raisonnable: chapeau + manches longues et jolis pantalons fluides + crème à renouveller très souvent.<br /> <br /> Les plaisirs seront autres mais bien là
B
Heureuse pour toi ! Il faut que crème et bas deviennent tes amis, c'est important et tu le sais... bise
R
Ouf ! Quel soulagement pour toi et ta famille .
P
Très heureuse que ces nouvelles soient si bonnes ! Je vous souhaite tout le meilleur pour la suite. (Pour la cicatrice, la Gelée Royale pourrait aider à l'atténuer...) Amitiés
Une histoire de mélanome
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